Association des Hommes En Jupe
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  4 Août 2005 Yoelo 4 Août 2005 - Ah ! si j'étais né en Asie... Ah ! si j'étais né en Asie...

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  Si j’étais né au Sri Lanka, en Inde, en Malaisie, en Indonésie ou ailleurs dans le sud-est asiatique, je ne profiterais certes pas du confort et du niveau de vie de nos pays industrialisés. J’y trouverais cependant un autre avantage. J’aurais le choix en me levant le matin entre le pantalon ,le short ou le sarong…

  Le sarong, mot d’origine malaise, désigne cette grande pièce de tissu, sorte de jupe longue, que les hommes et les femmes se nouent autour de la taille. Il peut aussi bien donner une apparence décontractée que très « chic ». Plus élaboré qu’un paréo, avec différentes manières de l’attacher, parfois complété d’une ceinture de couleur vive.
  Ainsi, ce sont près de 2 milliards d’hommes sur la planète qui portent la jupe, rien que pour le continent asiatique.
  Si j’étais né en Asie, je pourrais décider le matin en me levant, en toute sérénité, de porter un sarong plutôt qu’un pantalon, de manière toute naturelle, sans être gêné, sans craindre d’être qualifié de pervers, de malade mental ou d’homosexuel, sans avoir à convaincre ou à me justifier vis à vis de mes proches.
  Pour une sortie au restaurant, je choisirais un sarong plus élaboré, plus « chic » avec un tissu plus épais et quelques broderies dorées, et une chemise assortie. Si c’était jour de cérémonie ou de fête, pour recevoir mes amis, je choisirais le plus beau, satiné, agrémenté de dorures et de couleurs chaudes ou chamoirées, avec plusieurs épaisseurs de tissu. On apprécierait et je serais élégant !
  Mais voilà, je suis né en France, un pays dit « développé » ou « civilisé », un pays de liberté, de tolérance et d’ouverture, et j’en souffre… Ici, on ne m’accorde pas ce droit à la liberté vestimentaire, on m’impose cet immuable pantalon aux couleurs tristes dites « masculines », et si je tente d’y déroger, on me colle une étiquette, on me rejette car je perturbe. Ici, si je mets un sarong, un paréo, une jupe, voire la moindre fantaisie qui diffère du pantalon classique, je suis alors anormal, bizarre, vicieux, fétichiste ou je ne sais quoi encore… On irait même jusqu’à m’emprisonner pour je ne sais quel délit imaginaire. Finalement, le moyen-âge n’est pas si loin, où l’on brûlait les hérétiques sur le bûcher. En France, on prône la tolérance sans jamais l’appliquer. Mais de quel droit ce « ON » se permet-il de diriger ma vie ? De m’imposer un code vestimentaire ? Mais de quel droit ? Au nom de quel principe ? Et ce sont les pays du Tiers-Monde que l’on qualifie de « sous-développés » ou, pour employer un doux euphémisme « en voie de développement » ! Qui, à votre avis, a le plus à apprendre à l’autre ? Ne serait-ce pas au donneur de leçons de se remettre parfois en question ? Je vis dans l’un de ces pays dits « développés » et parfois, j’en ai honte !!!

  Ah ! Si j’étais né en Asie… C’était mon coup de gueule du jour…