Association des Hommes En Jupe
Adhérer sur HelloAsso
2018 blog
carte des membres HEJ
  13 Nov. 2006 Philippe Jean 13 Novembre 2006 - Sortir en kilt Sortir en kilt

boutons acces articles

 


Un seul titre en trois mots pour tout un programme qui fait souvent frémir les débutants.
                    Pour commencer, si vous ne possédez pas encore un vrai kilt, je vous recommande dans un premier temps d’en louer un dans un magasin spécialisé (il en existe depuis peu sur le territoire français), ou au pire dans une boutique de déguisements.
 La première sortie que vous ferez sera extrêmement déterminante dans votre quête, cette recherche de ce bien-être dans un vêtement très confortable et pour lequel il est indispensable de vous y préparer au mieux en plaçant tous les atouts de votre côté. Je dois immédiatement préciser au lecteur qu’un vrai kilt a environ 7.60 mètres de tissu et pèse relativement lourd dans les mains mais il semble léger sur soi. De la même façon, on ne porte pas un kilt sans un minimum d’accessoires. Pour commencer, je vous recommande de porter un sporran (petite poche en cuir accompagnée d’une chaîne qui se porte sur le devant), une ceinture (très large), des chaussettes hautes arrivant sous le genou, d’un kilt pin’s (épingle pour attacher le pan du kilt à droite), d’un gilet et d’une veste assortis.

                    Vous pouvez ajouter par la suite au comble du raffinement les flashes (il s’agit de morceaux de tartan identique au kilt qui s’attache avec des élastiques sous le repli des  chaussettes), d’une chemise dite  « Highlanders » à lacet ou d’une chemise blanche classique agrémentée d’un nœud papillon, d’une veste et gilet Argyll ou Bonnie Prince(avec ses boutons en argent ou en os) ou d’une veste blaser de ville adaptée. En bref, il existe des variantes innombrables permettant au porteur de kilt de pouvoir s’habiller différemment. Nous aborderons dans un chapitre ultérieur, la connaissance et la texture du kilt afin d’être capable de faire la différence entre un vrai et un faux. Porter le kilt de façon adéquate et conforme n’enlève rien à notre condition masculine mais au contraire a tendance même à l’affirmer.  Certains seront tentés de vous parler des autres jupes longues ou courtes apparues par le biais de grands couturiers ou d’enseignes commerciales. Pour ma part, ce sujet qui traite des autres articles de la mode masculine n’est pas tout à fait notre combat, mais il est utile d’en dire tout de même quelques mots.  Dans certains pays européens, les mentalités et la culture étant favorables, cela ne pose aucun problème de porter des jupes ou tuniques tout droit sorties de la mode, tandis que dans notre pays, il sera plus aisé de porter le kilt sans éveiller quelques objections, ni quelques soucis d’ordre public ou autres. Rappelez vous toujours que ce n’est pas l’habit qui fait le moine, mais c’est votre comportement détaché et serein au milieu de tous qui vous permettra d’être complètement accepté. Dans un  précédent exposé, nous avons beaucoup parlé des aspects psychologiques du vêtement et sur notre approche vis à vis de celui ci.Aujourd’hui, ce point reste plus que jamais à l’ordre du jour. Vous allez sortir habiller en kilt et vous aurez sûrement l’impression de surprendre peut être vos voisins et ceux que vous croiserez tous les jours dans votre vie quotidienne.Vous aurez  raison de penser que vous éveillerez une certaine curiosité, mais il vous suffira alors de faire en sorte que tout soit normal. Ne refusez jamais de répondre à des interrogations si elles sont courtoises et sincères. Vous aurez suffisamment réfléchi à ce que vous direz pour satisfaire cette curiosité sans choquer les mentalités. Vous le ferez avec calme et pourquoi pas avec passion. Si vous fréquentez déjà plus ou moins vos amis ou vos voisins, vous pouvez préparer le terrain en vous faisant photographier en kilt et montrer celles-ci progressivement de façon à préparer votre projet de sortie.

                    Ensuite, le jour où vous décidez de franchir le pas pour vous rendre à l’extérieur et si vous avez encore des appréhensions, faites vous accompagner par votre femme, votre compagne ou une amie. Si vous faites le tour de votre entourage, vous constaterez très vite que la gente féminine est en majorité largement favorable à voir les hommes en kilt. Il est à préciser que le phantasme tout comme le mal-être n’ont pas de sexe et qu’ils sont partie intégrante de notre humanité.

                    Je me dois aussi de vous aborder d’un autre sujet à la fois drôle et sérieux qui est de savoir ce que nous portons sous notre kilt. Un ami écossais dernièrement lors d’une soirée festive, répondit immédiatement à ma place très fermement à la limite de l’agressivité à une charmante femme qui me posait pourtant la question avec tact et insistance : « Mais, Madame, nous portons exactement la même chose que sous un pantalon ! ! ! ». D’autres vous répondront : « Tout doit être dans un ordre parfait ! ! ! » ou « je porte mon legs », etc.…  Pour répondre immédiatement de savoir si vous devez respecter une certaine « règle » traditionnelle concernant l’absence de sous vêtement, je vous recommande d’en porter un de couleur sombre de texture fine qui soit près du corps, surtout si vous sortez seul en public,  si vous empruntez par exemple les transports en commun ou encore si vous allez faire vos courses dans un grand centre commercial. Evitez également de mettre un caleçon car vous risqueriez de « gonfler » votre kilt, ce qui donnerait un aspect de l’ensemble d’un genre comique voire même douteux.  Bien que personnellement, cela ne me soit jamais arrivé, il vaut mieux palier préventivement à la bêtise plutôt que de se retrouver dans une position très délicate ou ridicule qui peut nous devenir préjudiciable au regard des lois de notre pays. Il y a des usages que nous pouvons adopter lorsque nous sortons en « clan » ou à plusieurs, mais cela reste dans des domaines que nous n’aborderons pas dans cet exposé. Notre intérêt est plutôt de promouvoir l’élégance et le confort, plutôt que la « gauloiserie » voire pour certains une forme de  « Goujaterie ».  Toutefois, il vous appartient de faire ce que votre cœur que cela soit pour des motifs ancestraux, traditionnels ou militaires, et ce que votre raison vous dictera sur cet aspect secondaire. Je ne suis pas là pour vous faire la morale car ceci doit rester une affaire personnelle et de conscience propre à chacun.  Laissez cette belle légende romanesque des dessous continuer son chemin parmi les foules. Après tout, le fantasme fait partie de notre humanité et n’est en aucun cas l’apanage unique des hommes vis à vis des femmes lorsqu’elles portent des jupes ou minijupes. Croyez en mon expérience, les femmes sont très observatrices pour ne pas dire très scrutatrices lorsqu’elles voient un homme en kilt. Elles sont souvent très admiratrices, voire on y voit même parfois un petit coté de complicité apparaître.(sourire !)… Certaines m’ont évoquée mon élégance à ce sujet… Vous voici arrivé au jour de votre première sortie ; prenez votre temps et habillez vous en conséquence correctement et avec soins. N’hésitez pas à utiliser un miroir sur pied pour ajuster votre tenue car vous vous en apercevrez avec l’expérience que chaque détail a son importance. D’ailleurs, ce jour là, il est possible que vous vous sentiez particulièrement empoté pour vous habiller, vous ajuster ou attacher vos lacets de chaussures de façon adéquate. Cela ne sera pas forcément naturel pour vous, alors que cela l’est assurément. Rassurez vous car vous en prendrez très vite l’habitude.Lorsque vous êtes enfin prêt, sortez et ne pensez plus à la façon que vous êtes habillés. Cette appréhension disparaîtra d’ailleurs au bout de quelques minutes. Pensez plutôt au bien-être que vous éprouvez dans votre kilt et gardez cette pensée à l’esprit jusqu’à ce que vous soyez complètement apaisé. Vous vous sentirez vraisemblablement comme une autre personne cherchant des repères que chacun possède en soi. Ne culpabilisez jamais car vous faites une chose qui est le reflet réel de votre personnalité qui reste à fixer.  Lorsque vous sortirez, ayez toujours une attitude de confiance et soyez le plus détendu possible. Apprenez progressivement à ne plus y penser. Comportez vous comme vous l’êtes en pantalon. Les personnes que vous rencontrerez et qui pourraient vous aborder doivent sentir votre bien-être ce qui ne leur laissera aucune possiblité à des réactions négatives, et si l’on vous pose des questions, sachez répondre avec sérénité et détermination dans la plus grande convivialité.  Un autre conseil qui vous servira au départ lorsque vous sortez. Je vous recommande de ne jamais chercher systématiquement le regard de l’autre. Vous devez penser à votre tenue et faire comme si vous aviez « une armure » ce qui vous protègera des éventuelles attaques extérieures (sourires, regards, agressions verbales, non-dits etc.…). Le temps de vous habituer à sortir en kilt dans cette attitude vous permettra de prendre de l’assurance. Dans les premiers temps de cet apprentissage, ne vous forcez pas à sortir systématiquement. Au départ, une sortie par mois suffit. Puis progressivement, faites une sortie par semaine et ainsi de suite.  Laissez les choses se faire le plus naturellement possible en fonction de vos envies et vos aspirations du moment. Pour vous permettre d’estimer vos expériences et d’en relever les détails à améliorer, je vous suggère au départ de noter dans un petit carnet vos impressions à chaque sortie. Celui-ci vous permettra de parfaire les détails et votre attitude en temps réel pour rendre votre habillement complètement banal. Votre épanouissement dans une tenue aussi belle que le kilt mérite véritablement que vous y mettiez toutes les chances de votre côté. Soyez un pionnier sincère, véritable et confortablement vivant.  Il est possible que vous ayez l’impression d’être seul au départ, mais d’autres par la suite pourraient suivre votre exemple parce que vous aurez su leur transmettre cette passion et cette plénitude avec bienveillance et convivialité.

                    Pour ma part, en deux ans, d’autres ont franchi le pas et ont décidé de s’équiper de leur premier kilt. C’est l’une des raisons qui m’ont poussé à créer cet ouvrage et afin tous puissent bénéficier de mon expérience.
Philippe Jean